Source : Journal La Croix : http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Tour-d-horizon-de-la-planete-scoute-_EG_-2011-07-26-693049
Tour d’horizon de la « planète scoute »
Au-delà des différences entre les pays et les traditions, on retrouve à travers le scoutisme la même volonté d’éducation à des valeurs universelles comme la solidarité, la paix ou l’environnement.
Témoignages de scouts des cinq continents.
Côte d’Ivoire
Wilfried Gnahoue 21 ans, étudiant en histoire, Abidjan
« Le point principal de nos activités en Côte d’Ivoire est l’éducation à la paix, surtout pendant ces derniers temps de crise. Au début, les scouts n’étaient pas très organisés, mais ensuite nous avons compris que nous pouvions changer les choses. Nous avons visité les sites des personnes déplacées, pour leur apporter les premiers soins, notamment de la nourriture et des médicaments.
Notre seconde action a été d’aller à la rencontre des habitants des quartiers qui ont été les plus touchés par les combats afin de les sensibiliser aux effets de la guerre. Maintenant, la situation s’est améliorée et nous avons des projets concernant la reconstruction des hôpitaux et des écoles. À cause de la situation actuelle, je ne pourrai pas aller au jamboree, ce qui me rend triste, parce que j’aurais bien voulu apporter l’expérience de la Côte d’Ivoire à cette rencontre. »
Bolivie
Edwin Armando Huanacoma Luna, 22 ans
« En Bolivie, il n’est pas toujours simple d’assumer le fait d’être scout. Certains clichés ont la vie dure. Mais dès lors que les gens découvrent tout ce que nous proposons, la richesse de nos activités, c’est beaucoup plus simple de se faire connaître.
Être scout, pour moi, c’est essayer d’être un moteur pour bâtir une société plus juste. La Bolivie est un pays politiquement instable, les conflits sociaux ne sont pas rares. Les scouts doivent en tenir compte, coexister avec ces difficultés et s’impliquer pour trouver des solutions. Si je participe au jamboree, c’est pour voir comment le scoutisme se vit dans d’autres cultures, pour mesurer l’ampleur internationale de notre mouvement et réaliser que nous sommes très nombreux à vouloir vivre dans un monde meilleur.
Partout, le scoutisme doit encourager le respect, l’engagement, la solidarité, l’amitié, l’honneur et la confiance qui se sont un peu perdues dans l’urgence de la vie moderne. Et aussi c’est l’une des rares activités où l’on prend le temps de jouer pour apprendre. »
Australie
Freya Willis 14 ans, Melbourne
« Je fais partie d’un groupe de scouts à Melbourne depuis sept ans, et en 2007, nous avons fêté notre 100e anniversaire. En Australie, nous parlons beaucoup de l’environnement, pour acquérir des connaissances sur la nature et la pollution, par exemple. Dans nos rencontres de scouts, nous apprenons à être très respectueux de l’environnement et à faire du camping sans le détruire. Un de nos projets est de replanter le nombre d’arbres qui sont abattus pour nos camps. Les cinq dernières années, nous avons replanté 300 arbres…
Aller au jamboree cette année, cela fait un demi-tour du monde pour moi ! Je me réjouis de pouvoir participer à cette rencontre internationale, parce que je veux gagner de l’indépendance et découvrir d’autres cultures en Europe, et notamment la Suède. »
France
Quentin Chaix, 21 ans, étudiant en licence de communication, Paris
« L’année dernière, j’ai passé un semestre au Québec. Le système Erascout qui permet aux jeunes responsables partant à l’étranger de rester scout, m’a fait découvrir le scoutisme dans ce pays. Chef d’un groupe de louveteaux, j’ai découvert une autre dimension du scoutisme en passant un week-end dans la neige avec les jeunes de 8 à 11 ans. Tandis qu’eux étaient habitués aux basses températures, je n’ai jamais eu aussi froid dans ma vie ; mais malgré cela c’était un moment magique lorsqu’ils m’ont remis le foulard du groupe.
De retour en France, j’accompagne un groupe de scouts français au jamboree. Ils ont eux-mêmes choisi d’aller en Suède et cela me tient à cœur de voir les jeunes grandir pendant ces trois semaines. Le scoutisme est un milieu extrêmement ouvert, où les gens peuvent se retrouver et échanger. Pendant un rassemblement en avril dernier, une intervenante des guides m’a fait comprendre que dans quelques pays du monde, le scoutisme est le seul endroit où les femmes peuvent prendre des responsabilités. »
Lettonie
Atis Antons 17 ans, Valmiera
Le scoutisme propose aux jeunes une possibilité extraordinaire d’occuper leur temps libre. C’est une manière fantastique d’élever des valeurs humaines comme l’amitié, la confiance, la loyauté et la responsabilité. Nous pouvons passer des moments inoubliables dans la nature, avec des amis, sans avoir besoin de la télé ou des jeux vidéo. En Lettonie, les scouts organisent beaucoup d’activités à l’extérieur, pendant les quatre saisons, même en janvier quand il fait – 20 °C. À Noël, nous décorons des épicéas avec des carottes, des pommes de terre et d’autres légumes pour le gibier. Mon unité fait également partie des rencontres annuelles pour assainir et nettoyer des forêts, des rives et pour ramasser des ordures. Aller au rassemblement mondial des scouts, c’est le rêve de tous. C’est une chance qu’on a une seule fois dans la vie et je suis heureux de pouvoir la saisir. »
Singapour
Oliver Limzikai, 22 ans
Être scout à Singapour, c’est très simple, car nous sommes fortement soutenus par le ministère de la jeunesse et des sports. Des activités variées proposées par le système scolaire sont souvent réalisées avec nos groupes scouts. J’ai beaucoup d’amis dans le mouvement, qui sont tous très engagés. Moi, je suis conseiller scout de la région Asie-Pacifique.
J’aime être scout pour l’amitié qui nous unit, puisque nous partageons des valeurs communes. Le scoutisme veut apporter la paix et l’entente entre les gens, il permet de construire des ponts entre les personnes qui n’ont pas les mêmes origines.
Par rapport à d’autres pays, le scoutisme à Singapour a une particularité, car nous vivons sur une île. Comme nous ne pouvons pas partir en pleine nature, nous campons dans les parcs proches de la ville. Nous sommes très investis dans le service communautaire. Lors du séisme de mai au Japon, nous avons soutenu les scouts du Japon, en organisant des collectes de fonds, de couvertures et de matériels. »
Recueilli par TERESA KAMMERLANDER et FRANÇOIS-XAVIER MAIGRE
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